<aside> 🕯️ Cette version du livre identifie les pistes de mystère et stratégies narratives utilisées (surlignées en rouge et annotées)

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Introduction & Avertissements

Ce livre est un répertoire de savoirs et d’observations des Marches de sel et de ses habitants.

En tant que citoyen des Républiques farossiennes, j’ai souvent entendu les légendes racontées de ces nomades mystiques destinés à la mort dans le grand désert de sel. Mon cœur d’académicien en recherche d’aventure s’est toujours demandé ce que l’Est cachait. Les histoires et ragots ne suffiraient pas : je devais aller étudier sur place avec les nomades. Peut-être que mes méthodes et mes faits rapportés seront désapprouvés par les élites, mais je tenterais le moins possible d’être subjectif dans mes observations afin de capturer la profonde essence spirituelle de “Ceux qui marchent avec le Vent”.

Ce monde n’est pas le nôtre… (prémisse qui nous laisse en questionnement. Qu’est-ce que le narrateur veut dire ? En lisant le Guide, on peut partiellement comprendre ce que le narrateur veut dire ici, mais à quelle envergure ?)

Portrait géographique

En quittant la cité Omor Faram, puis passant par le Canyon chantant (Pourquoi porte-t-il le surnom “chantant” ? J’offre ici un nom évocateur qui laisse à interprétation) entre les montagnes vers l’est, j’arrive enfin aux pieds de la toute première marche de ce grand désert de sel. L’inconfort olfactif est immédiat au contact de l’air sec et salé, qu’on pourrait même gouter.

La région est située dans une vallée aux pieds de la chaîne des Monts Farya. Ceux-ci, colossaux pics de roc infranchissables, encerclent le désert de la pointe Nord-Ouest à Sud-Ouest. Les Marches débutent à leurs pieds, là où le roc montagneux se joint au sel, puis s‘étendent marche par marche en descendant vers l’est, jusqu’on ne sait où. L’horizon est à perte de vue. Il n’est pas certain s’il y a même une fin au désert. Les étrangers occidentaux ne le savent pas ni même les nomades du sel, à moins d’en garder le secret. (Qu’est-ce qu’il y a au bout ?)

Le sol est couvert d’une épaisse couche craquelée de sel blanc compact. Parfois, le sel forme même de gros cristaux difformes filtrant la lumière. On retrouve aussi en abondance des résidus de formations rocheuses sédimentaires. En observant la constitution de ces rochers, ils auraient autrefois atteint des hauteurs impressionnantes, mais aujourd’hui ne sont réduits qu’à de petites pierres. Ce qui vient réellement obstruer l’horizon relativement plat du désert, c’est les rochers monolithiques des Dents du Mukhadie (mise en bouche sur les Dents du Mukhadie), s’extirpant du sel ici et là. Le sol est aussi fréquemment jonché de sécrétions filamenteuses, allant du rouge vif au gris desséché, produites par les Chenilles à soie.

C’est ce qu’il y a en abondance dans cette terre: du sel, des roches, des toiles de soie… Le reste, êtres vivants ou autres ressources naturelles insolites, est très rare. À cause de l’air salin et de l’intensité accablante des deux soleils, les couleurs sont aussi peu présentes.

Il est difficile de rester objectif à ce sujet: le portrait des Marches de sel est à première vue mélancolique, terne et déprimant.

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Définition d’une Marche

Une marche est surnommée ainsi puisqu’il s’agit d’un plateau qui se termine par un petit rebord rocheux marquant le début d’une marche. En fait, chaque marche s’étale sur de très longues distances et prend en moyenne 20 jours à traverser, mais elles varient toutes en longueur.

Le rebord, ou “contremarche”, mesure environ deux à trois pieds de haut.

Climat

Jour ou nuit, l’air est sec et très chaud. Sans protection, le soleil peut être nocif et rapidement fatal pour un être vivant mal adapté. L’environnement est si sec et salé que la production de sueur corporelle est ralentie, voire même interrompue.

Le vent est un acteur particulier dans le désert. Il est très fréquent et irrégulier, projetant parfois un souffle mordant de sel brulant. Il n’est pas rare que le vent s’intensifie jusqu’à former une tempête. La force brute des bourrasques soulève les sédiments de sel du désert et les fait voyager dans l’air à une vitesse alarmante. Les tempêtes sont terriblement dangereuses, puisqu’elles obstruent la vision et peuvent abîmer gravement la peau sans une bonne protection. Certaines tempêtes sont si violentes que les nomades doivent se mettre à couvert contre le rebord d’une marche ou derrière un rocher suffisamment grand. Dans ces cas-ci, les cristaux de sel présent dans l’air peuvent déchiqueter et broyer presque tous tissus ou matériaux, même la pierre avec le temps. La carapace des Yybouks (mise en bouche au sujet des Yybouks) est une des rares surfaces résistantes à une telle violence. Cependant, en contrastant avec l’agressivité du vent salé, il peut parfois arriver qu’une légère brise souffle, transportant un air frais, presque réconfortant et revigorant (léger sous-entendu mystique). Ces moments sont une des rares clémences offertes par le désert de sel auquel il ne faut pas tourner dos.

Ceux qui marchent avec le Vent”

Leur nom peut se traduire de plusieurs façons dans leur dialecte: “Nous qui marchons avec le Vent”, “Ceux qui écoutent le Vent” ou “les Marcheurs de Hrè”. Les Occidentaux les appellent simplement “les Nomades de sel”.

On ne connait pas leurs origines ni l’époque d’arrivée de leurs ancêtres dans le désert. (Quelles sont leurs origines ?) Certains pensent même que le peuple du sel était là bien avant l’établissement des Républiques farossiennes à l’ouest des montagnes.

Un étranger comme moi ne pourrait espérer survivre dans les Marches de sel sans le support des nomades. Ils ont appris à vivre dans la chaleur, le sel destructeur, la soif, la faim ainsi que tout autre danger, parce qu’ils croient profondément en leur quête.

”Notre vie est une quête spirituelle. Nous marchons, tous les jours, en suivant la voix du Hrè dans le but d’atteindre le Dernier souffle, même si peu d’entre nous y parviendront.”

l’Esprit du Sel

Selon les nomades, le Monde comme nous le connaissons est une prison spirituelle façonnée par un esprit malveillant nommé le Mukhadie. Notre existence mortelle est un chemin de souffrance voué à nourrir le Fourbe, éternellement.

Le sel, présent partout sur ces terres, est une manifestation physique de la souffrance infligée par le Mukhadie. Les nomades ne comprennent d’ailleurs toujours pas pourquoi les Occidentaux s’emportent à récolter du sel et l’exporter vers l’Ouest pour le consommer.

Dans la culture des nomades, l’esprit du Mukhadie est visuellement représenté par un serpent ou simplement un cercle. Dans mon voyage, je n’ai pourtant pas remarqué ou appris l’existence d’un animal serpentin vivant dans le désert. Lorsqu’on m’a expliqué le concept du Mukhadie pour la première fois, je me suis rapidement assuré qu’on ne voyait pas mon tatou de serpent. Je ne voulais pas perdre leur confiance ou leur faire peur, même si ce reptile a une autre signification de là où je viens (Le narrateur assume que tous connaissent cette information, mais les lecteurs ne sont pas au courant. Dans notre monde, le serpent a souvent une association symbolique peu positive : la mort, la fourberie, le poison ; mais est-ce le cas ici ?).

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”Les Anciens de mon clan m’ont toujours dit que ceux qui vivent par delà les montagnes, ceux comme toi qui vivent dans de grands abris de pierre, sont possédés par la Paresse (Est-ce simplement une façon métaphorique de décrire un état d'être, ou est-ce qu'il s'agit d'un concept spirituel plus profond ?) . Les Anciens m’ont toujours dit qu’il était trop tard pour eux… mais pas pour nous.”